Le premier fait historique connu remonte à
366 ou 367
AMMIEN MARCELLIN, historien latin du IVe siécle,
rapporte qu'au commencement de janvier 366, les Germains passèrent
en plusieurs troipes le Rhin sur la glace pour se répandredans
les Gaules. CARIETTON, franc d'origine, qui commandait dans les deux
Germanies, voulut avec SEVERIEN empêcher les courses de ces
barbares ; mais il fut tué dans une bataille. Sévérien
y fut renverser de cheval et dangereusement blessé ; les Germains
victorieux emportèrent le drapeau des Hérules et des
Bataves, et ils entrèrent dans les gaules.
L'empereur VALENTINIEN 1er, qui se trouvait à
LUTECE, envoya, contre les barbares,DAGALAIF, consul désigné
; mais celui-ci n'osa pas paraître devant eux. FLAVIUS JOVIN,
chrétien de REIMS, maître de la cavalerie, fut nommé
à sa place, et veillant avec soin sur les deux flancs de son
armée, il arriva prés de SCARPONE, où il apperçut,
sans s'y attendre, un gros de barbares ; et, avant qu'il leur eu laissé
le temps de se reconnaître et de s'armer, en un instant, il
les tailla en pièces. La découverte d'une immense quantité
d'ossements d'hommes et de chevaux, au sud de DIEULOUARD, laisse à
penser que ce serait le lieu de cette première bataille.
Aprés cette première victoire, JOVIN
conduisit ses soldats sautant de joie contre une autre troupe de Germains,
qu'il savait, par un espion affidé, être campés
sans déffiance sur le bord du fleuve. Il s'avança en
descendant jusqu'à une vallée couverte d'arbres fort
épais, appelé à présent FAUQUEMINE et
HOLLABOIS, sur la voie de SCARPONE-DIVODURUM.
De là il découvrit les ennemis au
bord de la Moselle, qui à l'époque passait là
ou ses eaux forment encore à présent une éspèce
d'étang, dit "la morte d'Atton". C'était là
que les Germains se baignaient, se roussissaient les cheveux selon
leur coutumes, avec la saponaire, plante qui croissait abondamment
dans ces lieux et dont ils tiraient une espèce de savon, où
s'amusaient à boire. JOVIN fit sonner la charge avec les hautbois,
et les attaqua en forçant leur camp mal gardé dans "la
terre maudite", ainsi nommée, selon la tradition, à
cause du sang, dont elle fut abreuvée, les dissipa avant qu'ils
eussent le temps de prendre les armes ou de se ranger en bataille,
et en tua un trés grand nombre. Ceux qui voulurent se sauver
par des sentiers escarpés et tordus, tels qu'on en voit au
pied du village d'Atton, furent renversés, précipités.
Selon la tradition les morts furent enterrés prés de
là dans les champs connus sous le nom d'Atrée des Alamans,
c'est à dire cimetière des Alamans.
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